Qui est le plus fort : le dollar ou l’euro ?
La question de savoir qui d’entre l’euro et le dollar est le plus fort, suscite beaucoup d’intérêt chez les investisseurs. Malheureusement, ces derniers n’ont pas toujours une bonne compréhension de la situation entre ces deux devises et ont tendance à croire en un effondrement de la zone euro.
Pour être mieux éclairé sur le sujet, il serait intéressant d’analyser certaines statistiques clés entre les deux territoires. C’est ce à quoi se consacre le présent article qui compare les fondamentaux des USA et de l’Europe afin d’identifier la devise présentant le plus d’avantages.
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Plan de l'article
Analyse de la balance des paiements
Ce document statistique, recense tous les flux économiques (biens, services, revenus…) entretenus entre un pays et le reste du monde. Dans la zone euro, on note une accumulation d’excédents depuis 2012. En ce moment, l’on se retrouve à 3 % du PIB d’excédents, ce qui représente un niveau très significatif.
En revanche, aux USA, l’on enregistre un déficit important qui s’accumule depuis 1995. Tout pays avec un taux de déficit similaire aurait été détruit par le marché dans une situation normale. Cela ne s’est pas encore produit pour l’unique raison selon laquelle le dollar est actuellement la monnaie de réserve mondiale. Néanmoins, cela ne durera pas éternellement. Donc sur ce point de vue, la zone euro a un net avantage.
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Le ratio d’endettement
Il s’agit d’un indicateur financier qui permet d’évaluer le niveau d’endettement d’une société ou d’un État. Dans la zone euro, ce niveau est estimé à 87,9 % du PIB. La situation s’est toutefois stabilisé depuis 2010.
Chez nos amis américains par contre, la situation est assez différente puisqu’ils sont endettés à hauteur de 106,1 % de leur PIB. De plus, leur situation s’aggrave de façon plus sensible qu’en Europe.
Le déficit budgétaire
Il ne s’est pas mal amélioré dans la zone européenne. En 2010, il était à -6%, et à ce jour, il est revenu autour de 2 %. Toutefois, cela ne donne pas de quoi à être fier. Même s’il y a des nations comme la France, l’Italie et l’Europe du Sud qui n’aident pas vraiment, il y a encore assez de nations en Europe qui savent combler les lacunes des autres.
Par ailleurs, du côté américain, c’est loin d’être la fête. Depuis quelques années, les déficits se creusent, et nous sommes actuellement autour de -6% du PIB. Il s’agit même d’une amélioration par rapport à l’année 2021 où le déficit était estimé à 12,4 % du PIB.
De l’analyse de ces trois premiers points, on retient que la zone euro possède un net avantage. Mais il ne faudrait pas oublier qu’elle a aussi ses problèmes.
Les problèmes et la crise de la zone euro
Le principal problème propre à la zone euro est le contraste existant entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud, sans oublier les écarts de compétitivité croissants dans un environnement de crise extrême. Cela pourrait inévitablement conduire à l’implosion de l’euro.
La crise qui se produit est celle de la confiance dans le système financier et monétaire. Il s’agit d’une crise liée à la capacité d’action des banques centrales. Depuis 2009, le thème de la bulle est centré sur la confiance des marchés dans les pouvoirs d’intervention « illimités » des banques centrales.
Lorsque cette confiance s’évaporera, toutes les devises des principaux pays développés seront attaquées. Il est difficile de prédire quelle devise sera la plus forte, car l’euro ou le dollar ne seront pas les seuls concernés. Dans la phase de crise actuelle où la confiance des opérateurs dans les capacités des banques centrales est encore suffisante, le dollar sera mécaniquement privilégié par rapport aux autres monnaies.
Cela est notamment dû au fait qu’il est la devise de réserve fédérale et non parce qu’il est plus stable que les autres monnaies. Ainsi, afin de rembourser leurs dettes, les opérateurs vendront des actifs dans plusieurs pays libellés dans d’autres devises pour acquérir des dollars.
Après cette première phase de crise, dès que les opérateurs commenceront à perdre confiance dans les capacités des banques centrales, les choses ne seront plus les mêmes. En basculant dans une situation de perte de confiance, les seuls refuges viables seront les actifs tangibles, dont l’or et le pétrole.
La bonne stratégie à adopter
Trouver une banque fiable ou utiliser la devise la plus forte comme refuge n’est pas le véritable défi auquel nous devons nous confrontés. Il s’agit plutôt de prendre les bonnes décisions au bon moment. La meilleure chose à faire est d’arriver au bon moment aux points de transition entre la stratégie déflationniste et la stratégie basée sur les actifs tangibles comme l’or et le pétrole.
Il est conseillé de faire ces transitions plus tôt que prévu, même si cela coûte un peu d’argent, que d’attendre trop longtemps et de finir par tout perdre. En conclusion, le dollar n’est pas plus stable que l’euro en cette période de crise. La seule façon de continuer à gagner de l’argent est de savoir identifier le bon moment où faire les allers-retours entre la monnaie et les actifs tangibles (or et pétrole).