La réglementation PSAN n’a laissé aucune place à l’improvisation : seules les plateformes officiellement enregistrées auprès de l’Autorité des marchés financiers sont autorisées à proposer leurs services en France. Pourtant, la réalité du marché est plus trouble : des sites étrangers ou non déclarés s’invitent discrètement dans le paysage, s’adressant aux investisseurs français sans autorisation, au mépris des règles et du bon sens. Derrière cette façade, le risque s’accroît pour tous ceux qui s’y aventurent.
Certains sites, traduits en français et accueillant des clients résidant dans l’Hexagone, figurent sur la liste noire de l’AMF. Sans enregistrement, les utilisateurs sont abandonnés à leur sort en cas de litige ou de tentative d’escroquerie. Les transactions sur ces plateformes échappent à toute vigilance réglementaire, laissant le champ libre aux dérapages.
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Comprendre le statut PSAN : un gage de sécurité pour les investisseurs
Le statut PSAN ne se résume pas à une formalité administrative : il façonne la structure même du marché français des actifs numériques. Pour décrocher ce statut de prestataire de services sur actifs numériques, une entreprise doit démontrer devant l’AMF qu’elle maîtrise toute la conformité réglementaire que demande la loi Pacte. Rien n’est laissé au hasard.
Avant d’accueillir leurs premiers clients français, les plateformes doivent prouver qu’elles respectent plusieurs engagements de fond :
- KYC généralisé pour chaque client, sans exception
- Vérification systématique de l’origine des fonds
- Procédures rigoureuses de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme
Cet encadrement permet à la France de s’aligner sur les plus hautes exigences européennes et de poser la première pierre d’une supervision harmonisée sur l’ensemble du territoire communautaire. Ce cadre ne rassure pas uniquement le particulier : il vise à solidifier la légitimité globale des marchés financiers et à rendre la croissance des crypto-actifs plus lisible, dans un environnement contrôlé.
Ce statut PSAN joue donc le rôle de filtre strict. Tout acteur ne cochant pas toutes les cases se retrouve exclu du marché français, sous surveillance, et sans accès direct à la clientèle hexagonale. Être conforme ne se limite plus à un affichage, cela engage la sûreté des avoirs, la clarté de l’information, la traçabilité des flux. Seuls les prestataires solides obtiennent le feu vert de l’AMF.
Pourquoi certaines plateformes d’échange de cryptomonnaies ne sont pas autorisées en France ?
S’installer sur le marché français de la crypto-monnaie exige bien plus qu’une simple ouverture de service. Les exigences sont élevées, la sélection resserrée. L’enregistrement PSAN auprès de l’AMF s’impose, passage obligé que seuls les acteurs les plus déterminés franchissent. Beaucoup s’y essayent, peu aboutissent.
La difficulté ne vient pas du hasard : la majorité des plateformes étrangères ne souhaitent pas s’aligner sur les contraintes tricolores. Surveillance de l’identité négligée, KYC en surface, lutte contre le blanchiment d’argent quasi absente… Sur ces critères, la France coupe court.
La distinction entre acteurs en règle et opérateurs illégaux saute aux yeux sur la fameuse liste de l’AMF. Certaines plateformes non reconnues cherchent à contourner le système via la reverse sollicitation, la démarche venant du client, non du prestataire. Pourtant, ce flou ne protège pas les utilisateurs français quand survient un problème.
Dans le même temps, d’autres misent sur leur notoriété internationale ou leur volume, ignorant sciemment les règles françaises. Résultat : l’utilisateur hexagonal s’aventure en territoire risqué, parfois sans même le savoir. Ce tour de vis vise à garantir la loyauté, la transparence et la défense des investisseurs. Reste alors un territoire gris, où la sécurité s’efface et où les plateformes non autorisées évoluent à la marge.
Risques majeurs liés à l’utilisation de plateformes non régulées
Déposer ses avoirs sur une plateforme non régulée, c’est entrer sans filet de sécurité. Face à un incident grave, disparition soudaine de la plateforme, piratage ou litige, l’utilisateur se retrouve seul, sans possibilité d’appel ni garantie. Seules les opérations passées par des intermédiaires reconnus par l’AMF bénéficient de la protection de la jurisprudence française.
Voici ce à quoi s’expose concrètement l’utilisateur qui privilégie une plateforme non déclarée :
- Absence de protection légale : En cas de conflit, les chances de récupérer ses fonds sont minimes. Les conditions générales dépendent souvent du pays d’enregistrement de la société, rendant toute action presque vaine.
- Risques fiscaux : Toute transaction réalisée sur une plateforme non enregistrée peut attirer l’attention du fisc français. Depuis l’entrée en vigueur de la directive DAC 7, les contraintes de déclaration des comptes crypto installés à l’étranger se sont durcies, multipliant le risque de sanction.
- Manque de transparence : En l’absence de procédure KYC solide et de lutte crédible contre le blanchiment, les opérations suspectes prolifèrent, ce qui peut entraîner blocages, contrôles ou enquêtes pour les utilisateurs eux-mêmes.
- Risque de volatilité démesurée : Les produits dérivés crypto offerts hors des radars réglementaires exposent à des pertes financières majeures, aucune garantie sur la liquidité ou la juste évaluation des crypto-actifs n’étant assurée.
À cet ensemble s’ajoute toujours l’incertitude juridique : des pertes parfois irréversibles, des recours inefficaces et le risque de poursuites pour défaut de conformité. Mieux vaut ne pas sous-estimer cette zone d’ombre : aucune vraie garantie, aucune assurance, et l’utilisateur supporte seul toutes les conséquences.
Comment vérifier la légitimité d’un exchange et éviter les pièges ?
Avant de franchir le pas et d’ouvrir un compte sur une plateforme affichant le statut PSAN, il reste judicieux de vérifier systématiquement si l’opérateur figure réellement sur la liste officielle publiée par l’AMF. Cet unique point valide le respect des obligations françaises. Un exchange absent de ce registre expose ses utilisateurs à la disparition pure de leurs fonds, voire à des sanctions légales.
Voici les éléments concrets à passer en revue avant de confier ses crypto-actifs à un prestataire :
- Présence d’une procédure KYC : Un acteur fiable vérifie rigoureusement l’identité et l’origine des fonds. Une inscription trop simple ou des contrôles superficiels doivent éveiller les soupçons.
- Politique de sécurité transparente : Stockage à froid, authentification à deux facteurs, audits de sécurité réalisés par des organismes externes… Les signaux qui rassurent ne trompent pas.
- Mentions légales et conditions d’utilisation limpides : Une vraie plateforme PSAN rend publiques ses coordonnées, son enregistrement et détaille précisément ses règles d’utilisation. Toute opacité est suspecte.
Côté fiscal, la France impose de signaler tout compte crypto ouvert à l’étranger. Le recours à une plateforme non enregistrée engage alors la responsabilité propre de l’utilisateur et expose à des amendes, un phénomène qui s’est accentué avec l’application de la directive DAC 7. L’addition du risque fiscal au risque financier suffit à inciter à la prudence.
Choisir une plateforme qui détaille sa gouvernance, publie des contrôles de sécurité réguliers et offre un service client joignable à tout moment n’est pas un luxe : c’est aujourd’hui la base. Sur le marché des crypto-actifs, l’écart entre sérénité et désillusion se résume souvent à une case bien cochée, ou à la moindre faille jamais refermée.


