Certains biens détenus depuis moins de 22 ans ne bénéficieront plus d’un abattement progressif sur la plus-value lors de leur revente, sauf exception formelle. La réforme attendue pour 2025 impose un nouveau mode de calcul, qui modifie les avantages acquis par les propriétaires de longue date.
Onze motifs d’exonération restent en vigueur, mais leur application devient plus stricte sous le nouveau dispositif. Les statuts LMNP, jusque-là considérés comme un levier d’optimisation, se retrouvent eux aussi impactés par ces bouleversements réglementaires. Des ajustements précis s’imposent pour anticiper ces changements fiscaux majeurs.
Ce qui change vraiment pour la plus-value immobilière en 2025
Le décor change radicalement : la réforme valeur immobilière vient secouer tout ce que l’on croyait acquis. L’abattement progressif pour durée de détention sur la plus-value immobilière disparaît pour la grande majorité des cas, à moins de remplir des conditions très précises. Avec la loi de finances 2025, la fiscalité se fait plus droite, presque inflexible. La base reste le prix de cession, duquel on retranche le prix d’acquisition augmenté des frais réels. Mais dès lors qu’un bien a été amorti, notamment sous le régime LMNP, la mécanique se corse : il faudra réintégrer les amortissements calculés dans la base imposable. Résultat direct : la plus-value imposable augmente, parfois de façon très sensible pour les investisseurs.
Voici les trois points clés à retenir sur ce nouveau mode de calcul :
- Suppression des abattements pour durée : tout allègement après 22 ou 30 ans disparaît, sauf pour certains cas très spécifiquement encadrés.
- Taux marginal d’imposition stable à 19 %, mais la base imposable grimpe à cause de la réintégration des amortissements.
- Prélèvements sociaux maintenus à 17,2 %, calculés eux aussi sur cette base rehaussée.
Autrement dit, la fiscalité pèse davantage sur les stratégies patrimoniales de long terme. Les bailleurs qui misaient sur le régime réel voient leur logique d’optimisation remise en question. Désormais, le montant de la plus-value à déclarer intègre tous les amortissements réalisés au fil des ans : un détail qui peut coûter cher lors de la revente. La promulgation de la loi de finances s’accompagne donc d’un nouveau paradigme pour le calcul de la plus-value immobilière et des prélèvements sociaux. Les choix patrimoniaux devront être ajustés sous peine de voir le taux d’imposition effectif grimper plus haut que prévu.
Quels sont les nouveaux critères de calcul et les 11 cas d’exonération à connaître ?
Le nouveau cadre fiscal impose une lecture renouvelée de la méthode de calcul des plus-values immobilières. Les abattements pour durée de détention s’effacent du paysage, laissant place à un calcul linéaire : prix de cession moins prix d’acquisition, corrigé des frais réels, sans aucune réduction liée au nombre d’années de détention. Cette règle s’applique à toutes les ventes, sauf dans quelques situations très précisément définies.
Le législateur a toutefois préservé un certain nombre de cas d’exonération. Le plus connu reste la vente de la résidence principale : dans ce cas, la totalité de la plus-value échappe à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. D’autres situations, comme celles liées à une expropriation, une donation ou une succession, offrent aussi une protection sous réserve de conditions spécifiques.
Voici la liste complète des onze cas retenus :
- Vente de la résidence principale
- Vente suite à expropriation avec remploi
- Vente d’un bien détenu depuis plus de 30 ans (pour les plus-values réalisées avant 2025 uniquement)
- Vente d’un bien pour achat de résidence principale
- Vente par des titulaires de pension de vieillesse ou d’invalidité remplissant les plafonds de ressources
- Vente d’un bien inférieur à 15 000 €
- Vente à un organisme de logement social
- Vente par des non-résidents sous conditions
- Vente de droits indivis lors d’un partage judiciaire
- Vente suite à une procédure de divorce ou rupture de PACS
- Vente d’un bien pour financer la construction de logements sociaux
La durée de détention n’ouvre donc plus droit à un abattement automatique pour les ventes conclues à partir de 2025. Les notions d’exonération des prélèvements sociaux ou de l’impôt sur le revenu relèvent désormais des situations particulières, non du temps écoulé. Les investisseurs devront surveiller de près chaque détail de leur vente pour espérer bénéficier d’une exonération, et s’assurer du respect des conditions exigées.
Loi LMNP : décryptage des impacts concrets de la réforme sur vos ventes
Le régime de la location meublée non professionnelle (LMNP) entre dans une nouvelle ère, et pas forcément pour le meilleur. La réforme value immobilière 2025 impose une lecture plus technique de chaque cession réalisée sous ce statut. L’abattement pour durée de détention disparaît, mais l’évolution la plus marquante concerne le traitement des amortissements.
Jusqu’ici, le régime réel permettait de déduire chaque année une partie du prix du bien grâce à l’amortissement, ce qui allégeait l’assiette imposable. Lors de la vente, la plus-value était calculée sans tenir compte de ces amortissements. Cette logique appartient désormais au passé : la nouvelle règle oblige à réintégrer tous les amortissements déduits dans la base de la plus-value imposable. Pour les investisseurs, la note peut alors devenir beaucoup plus salée.
Ce changement concerne aussi bien le régime micro-BIC que le réel, même si l’impact s’avère généralement plus lourd pour ce dernier. Ceux qui s’appuyaient sur le micro-BIC pour sa simplicité devront peut-être revoir leur stratégie. Le choix entre micro et réel, autrefois dicté par la recherche d’optimisation, se complique désormais avec cette fiscalité de sortie plus stricte.
La fiscalité des plus-values LMNP, déjà technique, se tend davantage. Les conseillers patrimoniaux anticipent un afflux de propriétaires cherchant à recalibrer leurs stratégies. Désormais, la revente d’un bien meublé sous LMNP ne garantit plus le même différentiel de rendement après impôt. Pour limiter les mauvaises surprises, il sera indispensable d’analyser précisément la répartition entre prix d’acquisition, amortissements déjà pratiqués et prix de cession. Chaque chiffre comptera dans le calcul final.
Conseils pratiques et recommandations juridiques pour anticiper sereinement la nouvelle fiscalité
Dans cette période de transition, un mot d’ordre : anticipation. Face à la nouvelle fiscalité des plus-values immobilières, chaque propriétaire a intérêt à revoir sa stratégie patrimoniale. La meilleure démarche reste la prise de rendez-vous avec un notaire ou un expert fiscal, afin de mesurer précisément l’impact de la réforme sur votre situation personnelle, en particulier concernant la réintégration des amortissements dans le calcul de la plus-value.
Pour ceux qui envisagent de vendre en 2025, plusieurs axes de réflexion s’imposent :
- Passez en revue le DPE (diagnostic de performance énergétique) de votre bien. Une rénovation bien menée valorise le bien à la revente et limite le risque de décote, surtout avec les potentielles futures réformes énergétiques.
- Pensez à bien répartir le prix d’acquisition et les éventuels travaux de rénovation : les travaux justifiés restent déductibles dans le calcul de la valeur imposable.
- Faites le point sur les cas d’exonération : résidence principale, durée de détention, donations ou successions. Même si la liste demeure, chaque cas mérite une analyse personnalisée pour éviter toute mauvaise surprise fiscale.
Les prélèvements sociaux viennent s’ajouter à l’impôt sur la plus-value, et le taux marginal d’imposition peut grimper vite, surtout avec la disparition des abattements pour durée de détention. Propriétaires de biens immobiliers neufs ou anciens, il est temps d’intégrer ces nouvelles règles à toute réflexion de vente ou de réorganisation patrimoniale.
L’examen attentif de l’acte de propriété, des factures de rénovation et de la déclaration de TVA pour les biens neufs devient plus que jamais décisif. Un dossier bien préparé, c’est la meilleure protection contre un redressement fiscal et la clef d’une gestion sereine dans la tempête réglementaire qui s’annonce.


